<ACCUEIL
ENTREZ DANS
LA BOUTIQUE:
CORDES ET
FOURNITURES
CHANGER
UNE CORDE
CLAVECINS
EPINETTES:
PRIX DES CLAVECINS
INSTRUMENTS EN MAGASIN
CHOIX DE CLAVECINS
CHOIX D'EPINETTES
STYLE
MOBILIER
DECORATION
LOCATIONS:
CLAVECINS
EN CONCERT
LOCATION-VENTE
EPINETTE
SERVICES:
ENTRETIEN DU CLAVECIN
CONSEILS
MAINTENANCE
EN ATELIER
RESTAURATION
D'ANCIEN
DOCUMENTATION:
CONSTRUCTION
LE
GOUT DE L'ACCORD
FICHIERS
PDF
HISTOIRE
CONTACT:
NOUVELLES D'ATELIER
E-MAIL
J-P
ROUAUD |
|
LE
GOUT DE L'ACCORD
Nous
ne traitons pas du style musical ou mobilier mais de la couleur du son.
Celle-ci est de l'invention du facteur de clavecin, employée,
elle est au service du compositeur, et mise en valeur par le musicien.
Le claveciniste choisi judicieusement l'accordage de son instrument en
relation avec le style de l'œuvre. L'accord est donc primordial.
La Facture de Clavecin
du XVè au XVIIIè siècle
Les deux
tempéraments de Dom Bedos.
On prend d'abord
l'unisson d'ut, sur un bon diapason; on en accorde
ensuite l'octave :puis sa quinte sol fort juste, ensuite la quinte
juste de sol, ré, dont on prend après l'octave au grave.
On passe ensuite à
la note mi pour l'accorder sur ut, dont il
doit former la tierce majeure : on vérifie sa justesse, en
frappant tout l'accord parfait d'ut. De ce mi, on passe par quinte en
montant jusque fà dièze; on reprend ensuite l'ut,&
l'on procède par quinte en descendant jusqu'au ré
bémol, en accordant à mesure l'octave en haut de chaque
quinte.
Alors, il ne
manque plus que la qui se prendra entre mi &
ré, en le proportionnant aussi bien qu'il est possible l'un
& l'autre ; ce qui est aisé. De cette manière, tous
les sons se trouvent d'accord depuis l'ut jusqu'au fa. Les autres
s'accordent ensuite avec ceux-ci, par octave ou par quinte.
Au moyen de ce
tempérament, chaque accord parfait &
l'échelle de chaque ton, conservent un caractère
particulier, qui se marie exactement avec le caractère sensible
des autres instruments dans les mêmes cas. »
Nous
reconnaissons là le 2e tempérament de Kimberger, encore
recommandé en Allemagne à cette époque et
curieusement repris - preuve remarquable d'éclectisme dans cette
oeuvre française.
Le deuxiéme texte
fait immédiatement suite au
précédent et comprend tout d'abord des Observations de M.
Rousseau de Genève sur le tempérament et sur la
manière d'accorder les instruments à clavier,
singulièrement le clavecin, comprenant un bref historique suivi
du calcul de la tierce pythagoricienne et du comma de pythagore, puis,
enfin, la manière d'accorder par tempérament
«1°. On commence par
l'ut du milieu du clavier, & l'on
affoiblit les quatre premières quintes, en montant
jusqu'à ce que le quatrième mi fasse la tierce majeure
bien juste avec le premier son ut; ce qu'on appelle la première
preuve.
2°. En continuant
d'accorder par quintes, dès qu'on est
arrivé sur les dièses, on renforce un peu les quintes,
quoique les tierces en souffrent ; & quand on est arrivé au
sol dièse, on s'arrête- Ce sol dièse doit faire
avec le mi un tierce majeure juste, ou du moins souffrable.c'est la
seconde preuve. .
3°. On reprend
l'ut, & l'on accorde les quintes au -grave ;
savoir, fa, si bémol, &c. foibles d'abord ; puis les
renforçant par degrés, c'est-à-dire, affoiblissant
les sons jusqu'à ce qu'on soit parvenu au ré
bémol, lequel, pris comme ut dièse, doit se trouver
d'accord, & faire quinte avec le sol dièse auquel on
s'étoit ci-devant arrêté. C'est la troisième
preuve.
Les dernières
quintes se trouveront un peu fortes, de même
que les tierces majeures; c'est ce qui rend les tons majeurs de si
bémol & de mi bémol sombres, & même un peu
durs. Mais cette dureté sera supportable, si la partition est
bien faite; & d'ailleurs, ces tierces, par leur situation, sont
moins employées que les premières, & ne doivent
l'être que par choix. .
Les facteurs
& accordeurs regardent ce tempérament, comme le
plus parfait que l'on puisse employer.»
*H Legros nous signale qu'en réalité ce texte constitue
une transcription littérale de l'article Tempérament du
dictionnaire de musique de J-J- Rousseau (Hollande, 1767). Il ne
diffère que peu de celui de la Grande Encyclopédie de
1765.
Nousy reconnaissons, dans leur principe, les tempéraments proches de
celui de G. Silbermann ou de celui de J. J. Rousseau, issu du
mésotonique par l'adoucissement de la quinte du loup et des
tierces qui l'embrassent. Le manque de précision de ce texte est
certainement voulu, car il traduit bien ainsi le fait qu'un certain
« flou » est pratiquement tolérable dans une
partition de ce genre.
Le troisième
texte, intitulé Observations sur un nouveau
tempérament, proposé par M. RAMEAU, décrit le
tempérament égal mais le critique comme suit :
«Malgré l'air scientifique de. cette formule, il ne parait
pas que la pratique qui en résulte, ait été
jusqu'ici goûtée des musiciens ni des facteurs. Les
premiers ne peuvent se résoudre à se priver de
l'énergique variété qu'ils trouvent dans les
diverses affections des tons qu'occasionne le tempérament
établi. M. Rameau leur dit envain qu'il se trompent, que la
variété se trouve dans l'entrelacement des modes ou dans
les divers degrés des toniques, & nullement dans
l'altération des intervalles ; le musicien répond que
l'un n'exclut pas l'autre, qu'il ne se tient pas convaincu par une
assertion, & que les diverses affections des tons ne sont
nullement
proportionnelles aux différents degrés de leur finales.
Car, disent-ils, quoiqu'il n'y ait qu'un semi-ton de distance entre la
finale de ré & celle de mi bémol, comme entre la
finale de la & celle de si bémol ; cependant, la même
musique nous
affectera très différemment, en A la mi
ré qu'en B fa, & en D sol ré qu'en E la fa, &
l'oreille attentive du musicien ne s'y trompera jamais, quand
même le ton général seroit haussé ou
baissé d'un semi-ton & plus : preuve évidente que la
variété ne vient d'ailleurs que de la simple
différente élévation de la tonique.
A l'égard des
facteurs, ils trouvent qu'un clavecin
accordé de cette manière, n'est point aussi bien d'accord
que l'assure M. Rameau. Les tierces majeures leur paroissent dures
& choquantes; & quand on leur dit qu'ils n'ont qu'à se
faire à l'altération des tierces, comme ils
s'étoient fait ci-devant à celles des quintes, ils
répliquent qu'ils ne conçoivent pas comment l'orgue
pourra se faire à supprimer les battemens qu'on y entend par
cette manière de l'accorder, ou comment l'oreille cessera d'en
être offensée.
Puisque par la
nature des consonantes la quinte peut être plus
altérée que la tierce sans choquer l'oreille & sans
faire des battements, n'est-il pas convenable de jeter
l'altération du côté où elle est le moins
choquante, & de laisser plus justes par préférence,
les intervalles qu'on ne peut altérer sans les rendre
discordans? Le père Mersenne assurait qu'on disoit de son temps,
que les premiers qui pratiquèrent sur le clavier les semi-tons,
qu il appelle fèinte, accordèrent d'abord toutes les
quintes à peu près selon l'accord égal
proposé par M. Rameau ; mais que leur oreille ne pouvant
souffrir la discordance des tierces majeures nécessairement trop
fortes, ils tempérèrent l'accord en affoiblissant les
premières quintes, -pour baisser les tierces majeures. Il parait
donc que s'accoutumer à cette manière d'accord, n'est
pas, pour une oreille exercée & sensible, une habitude
aisée à prendre. »
Un quatrième texte
est extrait d'un Essai sur la Musique, par M.
de L. B. Son mystérieux auteur ne propose rien moins que des
claviers de 21 touches par octave (inspirés par les clavecins
« spezzati » qui furent construits en Italie au XVIè
siècle) et capables dès lors, à une note
près, d'émettre les « s'rutis » de la gamme
indienne, dont on sait qu'ils sont pratiquement identiques à une
hélice de Pythagore de 21-quintes successives. Un clavecin de ce
type aurait été construit par Paschal,
élève de Blanchet.
|